El TIGROR
Marquis - Modérateur
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RE: [coin cinéma] American Sniper
Chris KYLE in American Sniper, Prologue a écrit :Le diable dans mon réticule
Fin mars 2003, dans la région de Nasiriya, Irak
A travers la lunette de mon fusil de précision, je scrutais la rue de cette petite ville irakienne. A une cinquantaine de mètres de moi, une femme ouvrit la porte d’une maison et sortit dans la rue avec son enfant, une fillette âgée de quelques années.
La rue était déserte. Les habitants étaient restés cloitrés chez eux. De temps à autre, un curieux soulevait un coin de rideau pour jeter un coup d’œil dans la rue. Tous attendaient. Ils écoutaient le grondement des véhicules de l’unité des Marines qui approchait. Les soldats américains remontaient la rue en direction du nord afin de libérer le pays de Saddam Hussein.
Ma mission consistait à les protéger. Ma section était arrivée plus tôt dans la journée afin de prendre le contrôle du bâtiment et d’assurer la couverture des hommes – d’empêcher les Marines de tomber dans une embuscade au cours de leur progression.
Cette mission n’avait rien de très compliqué, et j’étais heureux que les Marines soient de mon côté. Connaissant la puissance dévastatrice de leurs armes, je n’aurai pas aimé avoir à les combattre. L’armée irakienne n’avait pas la moindre chance face à eux. De toute manière, elle semblait avoir déjà abandonné ses positions.
[…]
Le fusil que j’épaulais était un .300 WinMag, un fusil à verrou, une arme de précision que m’avait confiée mon chef de section. Comme cela faisait un moment qu’il surveillait la rue, il avait eu un besoin de faire une pause. Le fait qu’il m’ait confié son arme et demandé de prendre la relève était une marque de confiance de sa part. J’étais encore un petit nouveau, un bleu, au sein du team. Je n’avais pas encore fait mes preuves.
Je n’avais pas encore été formé non plus en qualité de sniper SEAL. Je mourrai d’envie de le devenir, mais la route était encore longue. En me confiant son fusil, ce matin-là, le chef avait également voulu me mettre à l’épreuve et voir ce que j’avais dans le ventre.
Nous nous trouvions sur le toit d’un vieux bâtiment défraichi, à la lisière de la ville que les Marines allaient devoir traverser. Dans la rue en contrebas, le vent soulevat la poussière et les vieux papiers. Le patelin empestait comme une bouche d’égout – la puanteur de l’Irak était une chose à laquelle je ne m’habituerais jamais.
« Les Marines approchent », indiqua mon chef lorsque le bâtiment commença à vibrer. « Continue à surveiller. »
J’observai à travers ma lunette. Les seules personnes en mouvement étaient la mère et son enfant. L’enfant était très jeune, dans les 2 ou 3 ans ; peu habitué aux vêtements locaux, je n’arrivais pas à déterminer s’il s’agissait d’une fille ou d’un garçon.
Je regardai ensuite un groupe de Marines débarquer. Dix jeunes et fiers Marines en treillis sortirent de leur véhicule et se rassemblèrent pour effectuer une patrouille à pied. Tandis qu’ils se préparaient, la mère prit quelque chose dans ses vêtements, tira dessus d’un coup sec, puis confia l’objet à son enfant. Qu’elle poussa en direction des Marines.
Elle avait dégoupillé une grenade. Je ne le réalisai pas tout de suite.
« - C’est un truc jaune, dis-je au chef en lui décrivant ce que j’avais vu et qu’il observait à son tour. Le truc qu’elle a donné à son enfant est jaune, le corps est…
- Une grenade, répondit le chef. C’est une grenade chinoise.
- Merde !
- Tire !
- Mais…
- Tu dois tuer le gosse. Cette grenade ne doit pas atteindre les Marines.
J’hésitai. Quelqu’un essayait de prévenir les Marines par radio, mais la liaison était impossible à établir. Ils avançaient maintenant dans la rue, en direction de la femme et de l’enfant.
« Tire ! » ordonna le chef.
[…]
Markus von HAVENDER membre du CLAN IMPERIAL
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05-10-2014, 19:14 |
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